La différence entre rendement et appréciation
Quand il s’agit d’évaluer la performance d’un investissement immobilier, nombreux sont ceux qui s’arrêtent aux revenus locatifs. Cette perspective est toutefois incomplète car la performance d’un investissement immobilier se compose de deux parties:
- Les revenus locatifs nets distribués après la déduction des charges d’exploitation et d’entretien de l’immeuble,
- L’évolution de la valeur du bien.
Les revenus locatifs peuvent être comparés aux dividendes ou aux intérêts payés respectivement par des actions ou des obligations, alors que l’évolution de la valeur du bien correspond à la variation du prix ou du cours.
La performance globale
La performance globale d’un investissement immobilier prend en compte les revenus locatifs et l’évolution de sa valeur. Il est toutefois important de noter que la performance liée à l’appréciation de la valeur d’un actif ne se matérialise que lors de sa revente. Jusqu’à la revente, cette plus-value reste théorique.
L’évolution de la valeur d’un actif constitue une partie importante du calcul de la performance totale d’un investissement immobilier.
Dans la pratique
On a pu observer une importante augmentation de la valeur de l’immobilier, due notamment à l’environnement de taux bas qui crée un absence d’alternatives de placements et des conditions particulièrement favorables pour les investissements immobiliers. Ainsi, le marché immobilier suisse a été pris d’assaut par les investisseurs privés et institutionnels, mais pour des raisons différentes.
Pour les investisseurs privés dont les acquisitions immobilières sont réalisées avec une partie d’endettement hypothécaire, les taux bas sont synonymes d’une faible charge d’intérêts.
Pour les acteurs institutionnels (caisses de pension, fonds de prévoyance professionnels, assurances, etc.) les taux d’intérêt bas sont synonymes de rendements faibles sur le marché obligataire, dont le marché immobilier représente le principal substitut car ils partagent deux caractéristiques recherchées par ces investisseurs: un rendement stable et un investissement à faible risque. Les investisseurs institutionnels ont un devoir de rendement sur leurs liquidités, comme par exemple le paiement des retraites pour les caisses de pension. Dans l’environnement actuel de taux aussi bas, une proportion importante de ces liquidités est placée dans l’immobilier. Cet important afflux de liquidités dope la demande et fait rapidement grimper les prix.
Comme pour tout actif, la relation entre rendement et prix d’acquisition est mécanique, plus les prix augmentent, plus le rendement sera bas (Rendement = Revenus ÷ Prix d’acquisition).
Conclusion
Dans l’environnement actuel où les prix de l’immobilier sont en constante augmentation, il est crucial de garder à l’esprit que le rendement distribué n’est pas la seule mesure de rentabilité d’un investissement immobilier. Si le rendement distribué diminue, il y a fort à parier que la valeur de l’immeuble augmente.